Blanquefort, le parc de Majolan

Construire un jardin est certainement un travail créatif à grand mérite culturel. Entretenir un jardin, une fois qu’il est achevé, demande un effort plus humble mais permanent, car la substance de l’oeuvre vivante peut périr. En cas de discontinuité de famille et de propriété, le jardin risque de se faire abuser, délaisser, morceler. Sa forme et sa substance, une fois négligées, se dégradent vite, il se transforme en friche, les fleurs sont étouffées, les clairières envahies, les axes de vue bloqués, les pièces d’eau stagnantes et enterrées, les fausses ruines décoratives deviennent de vraies ruines. Ce fut, plus ou moins, le sort du grand parc de Majolan à Blanquefort au nord-ouest de Bordeaux.

À partir de 2004, date de son ouverture au public, et après une longue période de désuétude, le parc fit l’objet d’une restauration soigneuse et d’une réhabilitation bien appréhendée par la maîtrise d’oeuvre mandatée par Graziella Barsacq, paysagiste, et Fabien Pédelaborde, architecte, à qui fut associée Danielle Justes. L’artiste assura diverses restaurations et est l’auteur de la création de deux «  folies » : « le débarcadère de la Lyre » et « le pont à faux-bois de la grotte », deux des bâtiments ludiques et décoratifs qui sont porteurs de l’ambiance particulière du parc.

Art urbain, Art humain,
De pierres et de métal, d’arbres et d’eaux
L’œuvre de Danielle Justes, passagère des mondes
Éditions Overworld
(page 65)